Consciente des limites du progrès technique et industriel vers 1927–1932, Charlotte Perriand se rapproche de la nature, espace de liberté, d’inspiration, de ressourcement où la recherche de l’expérience est une finalité en soi pour un art de vivre et d’habiter autrement.
Ainsi, l’œuvre de Charlotte Perriand « joue du contraste nature et culture, bois et métal, matières et formes (1)». Elle use d’une multitude de matériaux (naturel et industriel), de la paille au tube chromé, au bois massif et brut, au bambou, et de techniques artisanales jusqu’aux éléments préfabriquée. Sa préoccupation est de limiter son impact sur la nature et l’environnement en choisissant le « bon matériau au bon endroit» qui la conduit à imaginer « un art brut et vernaculaire».
Le fauteuil rustique en paille de l’exposition universelle de Bruxelles en 1935 qui met en avant les savoir faire fonctionnel de l’artisanat, les photographies d’art brut de charlotte Perriand qui font écho aux dessins de Fernand Leger qui explore les mystères de la nature.
Ou bien le « Refuge Tonneau » qui favorise la contemplation de la nature et le ressourcement. Mais également, il répond au développement de la pratique du ski et de l’alpinisme pour le plus grand nombre avec un système d’habitation, démontable et préfabriqué. Cette architecture que l’on peu nomme « bioclimatique » a un impact minimum sur la nature, et favorise un rapport étroit entre le corps et l’esprit via le sport et la nature.
Sa vision pour un art de vivre et d’habiter autrement pose ainsi des jalons pour une société où les préoccupations écologiques deviennent une réalité comme cela est le cas aujourd’hui….
(1) Galdys C. Fabre, « la nature revisitée durant les années 1930 », page 92, « le monde nouveau de Charlotte Perriand », catalogue de l’exposition à la Fondation Vuitton du 2 octobre 2019 au 24 janvier 2020.